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Étude du potentiel du biochar comme moyen de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en production laitière

En 2017, l’industrie laitière québécoise a affiché des recettes de plus de 2,58 milliards de dollars pour ses 3,3 milliards de litres de lait produits, comptabilisant au total 83 000 emplois[1]. Ces données démontrent l’importance de cette filière pour le Québec. Cependant, l’agriculture est toujours responsable de près de 8 % des émissions de GES québécoises, soit environ 6,5 Mt éq. CO2 par année. Le méthane (CH4) provient principalement de la fermentation entérique des ruminants (32 % des émissions agricoles mondiales) et de l’entreposage des fumiers (7 % des émissions agricoles mondiales), alors que de N2O provient des processus de nitrification et de dénitrification des sols agricoles (38 % des émissions agricoles mondiales)[2-6]. Afin d’aider l’industrie laitière à faire aussi sa part dans les efforts pour la réduction des GES, de nouvelles solutions méritent d’être explorées. Depuis la publication du rapport de la FAO en 2006[7], qui considérait l’élevage comme étant responsable de 18 % des émissions de GES anthropogéniques, le monde de la recherche et de l’industrie a cherché des solutions afin de palier ce scénario. Actuellement, des additifs alimentaires proposant de réduire les émissions de CH4 peuvent être trouvés sur le marché (ex. : extraits de plantes, acides organiques, lipides ou antibiotiques)[8,9]. Cependant, la production de ces additifs génère des GES. De plus, le prix élevé de ces additifs limite leur utilisation dans la majorité des fermes. Le biochar est un coproduit obtenu par la pyrolyse (procédé sans émissions de CO2) de biomasses végétales résiduelles (ex. : agricoles et forestières)[10] contribuant ainsi à la réduction des émissions de GES. En effet, ce procédé a un fort potentiel de séquestration du carbone, car une tonne de biochars correspond à 2,7 tonnes d’éq. CO2[11]. Le biochar permettrait de réduire les émissions de CH4 entérique chez les ruminants lorsqu’il est ajouté à leur alimentation[12,13]. Il s’avérerait bénéfique pour la santé animale[14], ce qui permettrait une diminution des médicaments en élevage. Comme la diète influence la composition des déjections, un effet du biochar sur la production de GES lors de l’entreposage et de l’épandage des lisiers serait également à vérifier[6,15]. Une étude a démontré que le biochar permettait d’améliorer l’absorption de l’azote (N) chez la chèvre[16], ce qui permettrait de diminuer l’excrétion de l’N via les urines en 66 % et, par la suite, de réduire les émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote (N2O). Pour toutes ces raisons, un consortium composé de partenaires de la recherche appliquée et académique, associés à l’industrie laitière, propose de mettre en place un projet sur le biochar et les émissions de GES en production laitière au Québec. L’objectif du projet est d’étudier les effets du biochar sur la réduction des émissions de CH4 et de N2O en production laitière, en passant par l’alimentation des vaches, leurs déjections et les sols agricoles.

Cristiano Côrtes

Cristiano Côrtes

Chargé de projet
Agrinova

Contribution du CRIBIQ

349 528 $


Partenaires

Industriels participants :

  • Nutrinor
  • Porducteurs de lait du Qc
  • COOP fédérée

IRPQ :

  • Agrinova
  • Université Laval