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Fertilisation du bleuet sauvage par la valorisation de matières résiduelles : symbiose entre les industries du bleuet, des pâtes et papiers et de l’aluminium

L’industrie du bleuet sauvage est importante au Québec avec plus de 500 entreprises (400 au Saguenay‒Lac-Saint-Jean), représentant 40% de la production canadienne et 1000 emplois. L’industrie nécessite une optimisation des pratiques de fertilisation pour réduire les coûts de production et demeurer compétitive à l’échelle mondiale. La valorisation par bioprocédés des matières résiduelles fertilisantes des industries des pâtes et papiers et de l’aluminium est une solution potentielle. Les biosolides de papetières (BP) sont des matières résiduelles fertilisantes provenant du processus d’épuration des effluents de l’industrie des pâtes et papiers. Au Québec, la production annuelle de 1,3 M tonnes de BP est destinée à l’enfouissement (25%), l’épandage agricole (25%), la combustion (41%) et d’autres pratiques (8%). Le gouvernement vise à interdire l’enfouissement des BP d’ici 2020, posant un défi à l’industrie pour en disposer par une gestion alternative. La valorisation des BP en fertilisation est une solution encouragée par le gouvernement et a le potentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le sulfate de calcium (anhydrite) généré par l’industrie de l’aluminium est le résidu solide provenant de la production de fluorure d’aluminium. Des alternatives de valorisation sont recherchées et l’intégration à une formulation fertilisante est une piste prometteuse. Ce projet vise à 1) développer la valorisation des matières résiduelles fertilisantes de BP et d’anhydrite, 2) améliorer la valeur fertilisante de ces résidus pour la culture du bleuet par bioprocédés et 3) calculer le bilan d’émissions de GES de cette valorisation. La biodégradation partielle des composés phénoliques complexes des BP à l’aide de souches bactériennes suivie du compostage de mélanges de résidus (BP traités et anhydrite) contenant une faible proportion de résidus d’aulne résulteront en des formulations riches en calcium et en azote dans une plage de pH adaptée à la culture du bleuet. L’effet fertilisant sera testé en serre (an 1) et au champ (ans 2-3). La matière organique résiduelle présentement utilisée en fertilisation du bleuet est le fumier de poulet au coût d’environ 600$/tonne. Ainsi, la marge de manoeuvre est grande pour abaisser les coûts de fertilisation par la valorisation de BP-anhydrite et en élargir l’utilisation. Le bilan des émissions de GES de cette valorisation sera comparé à ceux de scénarios de référence, par des mesures au champ et analyses de cycle de vie, entre autres à celui de l’utilisation d’engrais minéraux (production générant de grandes quantités de GES). La réduction des émissions de GES par une gestion alternative à l’enfouissement a le potentiel de générer des crédits compensatoires pour les marchés du carbone. Cette valorisation aura des bénéfices économiques et environnementaux importants. La concentration des industries dans la région du Saguenay Lac-Saint-Jean réduira les impacts du transport sur le bilan carbone.

Claude Villeneuve

Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)

Contribution du CRIBIQ

192 000 $


Partenaires

Industriels participants :

  • Produits forestiers Résolu
  • Rio Tinto
  • CAFN
  • Gazon Savard

IRPQ :

  • UQAC