Le blé d’automne est une culture émergente au Québec. Bien qu’elle offre plusieurs avantages par rapport aux céréales de printemps, y compris des rendements potentiels plus élevés et une amélioration de la santé des sols, les producteurs québécois ont été réticents à l’adopter. Cela est dû en grande partie au fait que les variétés actuellement sur le marché ne sont pas adaptées à l’environnement québécois et produisent des récoltes de quantité et de qualité variables d’une année à l’autre. Le marché québécois nécessite des variétés améliorées, mais le processus de développement prend souvent plus de 10 ans entre le croisement initial et la commercialisation d’une variété. Une solution potentielle pour accélérer ce processus consiste à exploiter les nouvelles techniques en génomique. Les nouvelles avancées dans le domaine de la génomique ont permis un séquençage rapide et rentable du génome des plantes, fournissant une grande quantité d’informations sur la variation génétique entre les lignées. Ces informations, associées à des données de terrain de bonne qualité sur des caractéristiques de culture importantes, peuvent produire des modèles permettant de prédire la performance de nouvelles plantes uniquement sur leurs informations génétiques. Cela peut assurer l’allocation des ressources dans un programme d’amélioration des cultures, ce qui peut permettre de gagner des années lors des essais sur le terrain.
Notre objectif est de mettre en oeuvre un outil de sélection génomique précise et adaptable dans le programme de sélection du blé d’automne CÉROM en génotypant les lignées actuelles en développement et en les corrélant avec des données sur les trois caractéristiques les plus critiques acceptées par le marché : (1) la stabilité du rendement, particulièrement face aux conditions météorologiques variables sous les effets du changement climatique, (2) la résistance au fusarium, la maladie la plus dommageable pour le blé au Québec, et (3) la qualité boulangère supérieure. Une fois mis en place, cet outil devrait réduire de deux ans notre pipeline actuel de développement de variétés, ce qui aura des avantages marqués pour notre programme et pour le marché céréalier québécois.
