En 2022, tout enfouissement de matières organiques devrait être interdit au Québec. Les usines de produits marins de l’est du Québec génèrent chaque année plusieurs milliers de tonnes annuelles de coproduits, surtout des carapaces de crabe et de homard. Cintech, Merinov et l’INAF proposent de développer différentes voies de valorisation de ces coproduits, sous la forme d’ingrédients et d’aliments de haute qualité et à forte valeur ajoutée pour l’alimentation humaine et animale. En faisant le lien entre cinq usines productrices de coproduits et quatre entreprises du domaine alimentaire qui pourront fabriquer et commercialiser les ingrédients développés dans ce projet, les trois centres de recherche mettront leurs forces en commun pour s’assurer que les besoins des utilisateurs et des producteurs se rencontrent.
Les voies de valorisation visées ont été choisies pour permettre d’absorber des volumes importants de coproduits, et couvrir différents niveaux de technicité, facilitant pour les partenaires industriels l’intégration dans leurs opérations des procédés développés. Dans un premier temps, les méthodes permettant de séparer les différents types de coproduits, de les stabiliser et de leur appliquer une transformation primaire seront identifiées, afin de proposer une gamme de produits intermédiaires. Par la suite, des étapes de séparation et transformation plus poussées permettront de réaliser les différents ingrédients qui seront ensuite utilisés tels quels par les industriels partenaires, ou incorporés dans des aliments.
Les retombées économiques directes sont considérables. Pour les usines de produits marins du Québec, la fabrication de produits intermédiaires à partir des coproduits stabilisés permettrait de prolonger l’activité des usines au-delà de la seule saison de pêche, ce qui permettrait de conserver les postes de plusieurs centaines d’employés saisonniers. En détournant plusieurs milliers de tonnes de matière organique des champs ou des sites d’enfouissement, pour les conserver dans la filière alimentaire, le projet améliorerait significativement la compétitivité des usines et leur bilan environnemental. La diversification des produits les laisserait aussi moins vulnérables aux fluctuations de prix qui affectent leur production principale. Pour les entreprises du domaine alimentaire, ce projet permettra d’accéder à des matières premières et des ingrédients nobles, d’origine québécoise, à un coût raisonnable, mais aussi de fabriquer et offrir à leurs clients des produits innovants, originaux, fonctionnels à forte valeur ajoutée.