Développement de stratégies alimentaires et de gestion de rejets permettant la réduction du méthane issu des fermes laitières en contribuant à la lutte aux changements climatiques

La « United Nations Environment Programme and Climate and Clean Air Coalition » mentionne dans son rapport de 2021 qu’à l’échelle de la planète, l’agriculture est responsable de 40 % des émissions de méthane (CH4) anthropique, suivies par les carburants fossiles (35 %) et la gestion des déchets (20 %). Conscientes de ce fait, les fédérations des producteurs de lait du Canada et du Québec font de grands efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en planifiant être carboneutre d’ici 2050. En étroite collaboration avec des acteurs de la filière laitière, Agrinova a construit un consortium industrie-institut de recherche publique afin de proposer des actions majeures permettant de lutter contre les changements climatiques. Ce consortium rassemble notamment les Producteurs de lait du Québec, la coopérative Nutrinor, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), ainsi que des entreprises québécoises offrant des additifs alimentaires intéressants : Nuvac Éco-science, Probiotech et Imagine Zeolite. Une des actions est le présent projet et l’objectif est d’étudier les effets de stratégies alimentaires et de gestion de rejets sur la réduction des émissions de CH4 issu des fermes laitières. Pour ce faire, ce projet propose deux volets. Un premier volet animal cible l’alimentation des vaches et la réduction du CH4 entérique. Un deuxième volet gestion de rejets vise à valoriser les déjections animales en énergie par la biométhanisation à la ferme. Le volet animal propose une série d’essais in vitro et in vivo en laboratoire et fermes commerciales sur différents additifs alimentaires québécois avec le potentiel de réduction du CH4 entérique. Le volet gestion de rejets se concentrera sur le développé d’un système de biométhanisation en conteneur. Basé sur un dispositif expérimental pilote d’AAC, le présent projet prévoit installer un biométhaniseur dans une ferme laitière commerciale, ce qui permettrait d’évaluer l’efficacité, mais aussi les manipulations nécessaires au fonctionnement d’un système de biométhanisation « fermier ». Des analyses d’évitement de GES seront réalisées afin de déterminer la diminution de l’empreinte écologique permise par les additifs alimentaires et la biométhanisation. Deux scénarios seront bâtis : l'un en proposant l’association de deux volets et l'autre en isolant chaque volet individuellement. Une analyse technico-économique approfondie permettra également d’identifier la rentabilité des deux stratégies une à la fois et les deux associées. Ces deux approches avec des stratégies concernant l’animal et la gestion de rejets sont complémentaires, vu qu’alimentation détermine les constituants des fèces et urines du troupeau. En fait, le projet s’attaque aux deux plus grandes sources de CH4 d’une ferme laitière, le rumen et les déjections. En étudiant le continuum de la production de CH4 de la ferme, les résultats du projet pourront avoir un grand effet dans la réduction des émissions de GES de la filière laitière.