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L’agroforesterie et la gestion de la paissance pour accroître le stockage du carbone dans les systèmes d’élevage bovin

De plus en plus d'entreprises d'élevage cherchent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Au Canada et au Québec, les émissions de GES d'origine agricole représentent respectivement 8,5 et 9,3 % des émissions totales dont environ 40 % sont produites par les ruminants (ECCC 2018; MDDELCC 2018). Or, une partie importante de ces émissions peut être compensée par le stockage du carbone (C). Le projet proposé sera réalisé en partenariat avec l'entreprise Ferme Lafontaine-Noël. Il vise à développer des pratiques agronomiques innovantes pour augmenter le stockage du carbone dans les sols et dans la biomasse végétale dans le but de compenser les GES émis par les activités d'exploitation de l'entreprise. Les entreprises d’élevage des ruminants sont des acteurs clés dans la lutte aux changements climatiques: elles émettent des GES, mais leurs terres agricoles peuvent stocker du C si elles sont gérées adéquatement. Le développement d’un système agroforestier sur prairies permanentes est un premier exemple de pratique de gestion innovante pouvant accroître rapidement le stockage du C dans les sols et la biomasse (Hamon et al. 2009; Dollé et al. 2015; Paustian et al. 2016). Un deuxième exemple est celui de l’intensification du pâturage où la paissance du troupeau effectuée en rotation sur une surface donnée durant une courte période permet d'accroître le stockage et la stabilité du carbone dans le sol (Machmuller et al. 2015; Benmohamed et al. 2019).
Le site sélectionné pour implanter les parcelles expérimentales sera d’abord caractérisé en échantillonnant les sols à deux profondeurs (0-20 et 20-40 cm) afin de déterminer les quantités initiales de carbone stocké dans le sol et la biomasse racinaire. Par la suite, les parcelles expérimentales seront mises en place. Le dispositif sera constitué de deux traitements répétés quatre fois. Le premier traitement est celui appliqué actuellement à la ferme, soit la paissance en continue durant 7 jours. Il s’agit du scénario de référence nommé « pâturage conventionnel ». Le second traitement consiste à implanter un système de pâturages agroforestiers où la paissance est effectuée en rotation intensive au sein de pâturages adaptatifs multi parcelles (AMP) bordés de haies agroforestières (HA). Ce système combinant HA et AMP est la solution proposée. Les HA seront sous divisées de manière à évaluer
l'impact de différentes essences d'arbres implantées seules ou en mélange. Enfin, nous procéderons à un second échantillonnage des sols et des racines sur les superficies AMP et HA à la fin de la deuxième saison de croissance pour comparer l'impact à court terme de la solution proposée au scénario de référence. Ce projet représente aussi une occasion de mettre à l'épreuve la faisabilité de l'implantation d'un système d'élevage agroforestier à l'échelle commerciale. Ce projet contribuera à répondre à deux enjeux majeurs rencontrés par le secteur agricole soit l'acceptabilité sociale de l'élevage et la protection de l'environnement. Le projet est conçu de manière à être viable à long-terme. Ainsi, l’implantation de ces parcelles représente une occasion unique de mettre en place un dispositif expérimental de longue durée de pâturages agroforestier, une première au Québec et dans l’est du Canada.

Vincent Poirier

Professeur
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)

Contribution du CRIBIQ

34 782 $


Partenaires

Industriels participants :

  • Ferme Lafontaine-Noël

IRPQ :

  • Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
  • Université Québec en Outaouais (UQO)